Riding Buk

Riding Buk 1 FR

 

 

« Spectacle d’une spontanéité fulgurante dans sa linéarité, qui frappe par la représentation d’un monde poétique en marge et en dehors des règles de la respectabilité bourgeoise, comme celui de l’écrivain Charles Bukowski.

Une savante construction dramaturgique, une déclinaison dissonante de différents langages, et par-dessus tout, une interprétation scénique très calibrée atteignent des résultats d’une extraordinaire et captivante efficacité scénique.

Le récit à la première personne, riche de souvenirs personnels, ponctué de moments de poésie intense, est un séduisant moment de rencontre dans lequel le théâtre devient un lieu privilégié pour faire revivre affections et mémoires. Parce que dans ce spectacle à haute concentration et intelligence théâtrale, il y a, réélaborés avec beaucoup de sensibilité, tous les sujets chers au poète américain, la sexualité, la vie en marge, le refus d’une régularité, la rage et le désespoir.

Cristiano Nocera sait reporter sur la scène cette écriture énergique, corrosive, terriblement mélancolique, extraordinairement poétique. »

 

Le jury du Prix Felicia Impastato 2011

 

Le Spectacle

Tout en haut d’un tabouret de bar.

Perché à ces quelques dizaines de centimètres. Bien en face du comptoir. Se délie la langue d’un foutu fils d’émigré allemand aux USA, nous livrant une vision teintée d’éternité. Et le noir et blanc des années 50 prennent peu à peu les couleurs de nos vies. Parce que les guerres se font toujours avec les mêmes chairs, que le pouvoir n’a toujours pas de visage mais la même main de fer, et que malgré ça, l’existence humaine n’est faite que de ces petits mouvements d’insectes et de ces instants désespérément poétiques.

Ce cher Buk, Hank, Henry Chinaski. Poète ou écrivain ? Monstre sacré ou sacré paumé ? Lui qui a tout vécu. L’Amérique du siècle dernier, une famille de cinglés, et puis, en free lance, une vie de débauche. A la fin, c’est quoi le bonheur ? Et si c’était plus compliqué qu’un déjeuner sur l’herbe ? Plus complexe qu’une existence réglée comme du papier à musique ? Que la recette soit plus élaborée que les formules des trilogies Travail/Famille/Patrie, Métro/Boulot/Dodo, des blagues de Toto ?

Si pour parler de nos vies, de guerre, de sexe, de justice, du souvenir ému de cette salope de prof d’anglais du lycée, on avait besoin de l’obscurité d’un bar, d’une atmosphère enfumée, de la torpeur d’un bourrage de gueule au whisky ? Si jamais on avait besoin de les prendre, ces quelques dizaines de centimètres de hauteur ?

Tout en haut d’un tabouret de bar.

Johanne Maitre

Le Texte

‘Riding Buk’ se situe à mi-chemin entre un tribut à l’écrivain Charles Bukowski et une confession intime de l’auteur-acteur. Le point de départ réside dans l’énorme quantité d’écrits que Bukowski nous a laissé et qui continuent à être publiés, également après sa mort. Le parcours de l’auteur est un passage au crible,une sorte de tamis à travers lequel reste retenu seulement ce qui résiste avec force à la relecture : le point de contact entre lui et moi, le point de contact entre son contexte et le mien. Le résultat est un spectacle hétérogène, un collage arbitraire et cohérent de son oeuvre et de ma réalité.

Précisément ‘riding’ et pas ‘reading’. Il ne s’agit pas de restituer une ‘lecture’, mais bien de ‘chevaucher’ un regard sur le monde que je perçois empathique.

Précisément ‘Buk’ et pas ‘Bukowski’. ‘Buk’ est un des surnoms qui lui furent attribués par qui le connaissait, qui est donc le produit d’un regard extérieur.

Et puis il y a moi. Moi intellectuel. Moi comédien. Moi homme. Qui comme lui cherche à ne pas perdre ce dixième d’âme qui me reste. Qui cherche à ne pas oublier pourquoi je fais ce métier. Et qui me relève après chaque chute et qui continue à y croire. Comme les enfants, comme les fous, comme les désespérés, comme les idiots.

Cristiano Nocera

 

‘Si tu as l’intention d’essayer
Vas jusqu’au bout.
Malgré les refus
Et les pires probabilités de succès.
Il y a pas de sensation pareille.
Tu seras seul avec les dieux
Et le feu incendiera tes nuits.
Tu chevaucheras ta vie droit vers un éclat de rire parfait.
C’est l’unique bonne bataille qui soit.’

C. Bukowski

 

Vidéo

 

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